Pourquoi mettre le Rutabaga au menu?
Pour les légumes en général et les crucifères
Plusieurs
études épidémiologiques ont démontré qu’une consommation élevée de légumes et de fruits diminuait le risque de
maladies cardiovasculaires, de certains
cancers et d’autres
maladies chroniques1,2. Quelques mécanismes d’action ont été proposés pour expliquer cet effet protecteur; la présence d’
antioxydants dans les légumes et les fruits pourrait y jouer un rôle
2.
En ce qui concerne les légumes de la famille des crucifères (entre
autres le navet et le rutabaga, le brocoli, et le chou-fleur), des
études épidémiologiques démontrent que leur consommation régulière
pourrait contribuer à prévenir certains
cancers tels que celui du poumon, des ovaires et des reins (dans ce dernier cas, chez la femme)
3-5.
Par ailleurs, une étude a démontré qu’une consommation fréquente de
crucifères (plus de 30 fois par mois) était associée à une plus faible
concentration sanguine d’homocystéine
6, un acide aminé
constituant un facteur de risque de maladies cardiovasculaires lorsque
sa concentration est trop élevée dans le sang
7. Enfin, une
étude explorant la fonction cognitive chez les femmes âgées a constaté
que celles qui consommaient le plus souvent des crucifères présentaient
un déclin cognitif plus faible que celles qui en consommaient le moins
souvent, un résultat pour l’instant encore préliminaire
8.
Pour le navet et le rutabaga
Glucosinolates. Ces composés se trouvent principalement dans les crucifères, dont le navet et le rutabaga
9.
Les glucosinolates sont biologiquement inactifs, mais lorsque l’aliment
subit des transformations physiques (haché, mastiqué, etc.), les
glucosinolates entrent en contact avec un
enzyme présent dans l’aliment, appelé myrosinase. Les glucosinolates peuvent alors se transformer en molécules actives appelées
isothiocyanates : plusieurs de ces molécules contribueraient à limiter le développement du cancer
10-12.
La cuisson réduit l’activité de la myrosinase, diminuant la possibilité
de transformer les glucosinolates en composés actifs. Toutefois, la
flore bactérienne intestinale peut également transformer les
glucosinolates en isothiocyanates
11,13, ce qui pourrait compenser partiellement la perte de l’activité de la myrosinase des aliments cuits.
Phenylethyl isothiocyanate (PEITC). Cet isothiocyanate actif
est issu de la transformation de la gluconasturtiin, un glucosinolate
que contiennent le navet et le rutabaga. Au cours de recherches
in vitro, le PEITC a notamment diminué le développement de cellules
cancéreuses et de certaines
métastases13,14.
Cependant, d’autres études sont essentielles afin de vérifier si ces
propriétés peuvent s’appliquer à l’humain, mais surtout si la
consommation de navet ou de rutabaga procure les mêmes avantages que le
PEITC en soi.
Phosphore. Le
rutabaga est une source de phosphore (voir notre fiche
Palmarès des nutriments Phosphore).
Le phosphore constitue le deuxième minéral le plus abondant de
l’organisme après le calcium. Il joue un rôle essentiel dans la
formation et le maintien de la santé des os et des dents. De plus, il
participe entre autres à la croissance et à la régénérescence des tissus
et aide à maintenir à la normale le
pH du sang. Finalement, le phosphore est l’un des constituants des membranes cellulaires.
Magnésium. Le
rutabaga bouilli
est une source de magnésium, tandis que le rutabaga cru en est une
source pour la femme seulement. Le magnésium participe au développement
osseux, à la construction des protéines, aux actions enzymatiques, à la
contraction musculaire, à la santé dentaire et au fonctionnement du
système immunitaire. Il joue aussi un rôle dans le métabolisme de
l’énergie et dans la transmission de l’influx nerveux.
Potassium. Le
rutabaga
est une source de potassium. Dans l’organisme, le potassium sert à
équilibrer le pH du sang et à stimuler la production d’acide
chlorhydrique par l’estomac, favorisant ainsi la digestion. De plus, il
facilite la contraction des muscles, incluant le coeur, et participe à
la transmission de l’influx nerveux.
Fer. Le
rutabaga bouilli
est une source de fer pour l’homme seulement. Chaque cellule du corps
contient du fer. Ce minéral est essentiel au transport de l’oxygène et à
la formation des globules rouges dans le sang. Il joue aussi un rôle
dans la fabrication de nouvelles cellules, d’hormones et de
neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Il est à noter que
le fer contenu dans les aliments d’origine végétale est moins bien
absorbé par l’organisme que le fer contenu dans les aliments d’origine
animale. L’absorption du fer des végétaux est toutefois favorisée
lorsque consommé avec certains nutriments, telle la vitamine C.
Manganèse. Le
rutabaga est une source de manganèse tandis que le navet cru en est une source pour la femme seulement. Le manganèse agit comme
cofacteur
de plusieurs enzymes qui facilitent une douzaine de différents
processus métaboliques. Il participe également à la prévention des
dommages causés par les radicaux libres.
Cuivre. Le
navet cru
est une source de cuivre. En tant que constituant de plusieurs enzymes,
le cuivre est nécessaire à la formation de l’hémoglobine et du
collagène (protéine servant à la structure et à la réparation des
tissus) dans l’organisme. Plusieurs enzymes contenant du cuivre
contribuent également à la défense du corps contre les radicaux libres.
Vitamine B1. Le
rutabaga est une source de vitamine B1. Appelée aussi thiamine, cette vitamine fait partie d'un
coenzyme
nécessaire à la production d'énergie principalement à partir des
glucides que nous ingérons. Elle participe aussi à la transmission de
l'influx nerveux et favorise une croissance normale.
Vitamine B6. Le
rutabaga
est une source de vitamine B6. Aussi appelée pyridoxine, cette vitamine
fait partie de coenzymes qui participent au métabolisme des protéines
et des acides gras ainsi qu’à la synthèse (fabrication) des
neurotransmetteurs (messagers dans l’influx nerveux). Elle contribue
également à la fabrication des globules rouges et leur permet de
transporter davantage d’oxygène. La vitamine B6 est aussi nécessaire à
la transformation du
glycogène
en glucose et elle contribue au bon fonctionnement du système
immunitaire. Enfin, cette vitamine joue un rôle dans la formation de
certaines composantes des cellules nerveuses et dans la modulation de
récepteurs hormonaux.
Vitamine C. Le
navet et le rutabaga
sont des sources de vitamine C. Le rôle que joue la vitamine C dans
l’organisme va au-delà de ses propriétés antioxydantes; elle contribue
aussi à la santé des os, des cartilages, des dents et des gencives. De
plus, elle protège contre les infections, favorise l’absorption du fer
contenu dans les végétaux et accélère la cicatrisation.
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